Huit sculptures en bronze de Marine de Soos ont investi l’espace public de la ville de Fondettes, près de Tours (France). Dressant leur silhouette entre la Halle de la Morandière et le jardin botanique, ces figures sereines invitent les promeneurs à ralentir le pas et à engager une conversation au-delà des cultures et au-delà du temps sur ce qui signifie d’être vivant.
Conversations : c’est le nom donné à l’exposition de plein air que la ville de Fondettes consacre aux sculptures de Marine de Soos. Conversations des œuvres entre elles, avec l’espace qui les accueille et bien sûr avec les promeneurs qui croisent leur chemin.
Ces huit figures de grande taille nous montrent des hommes et des femmes engagés dans des activités de la vie quotidienne : il y a là un pêcheur, un joueur de flûte, un enfant en train de jouer, une jeune mère serrant son nouveau-né dans ses bras… Huit figures visiblement venues d’ailleurs : d’une autre latitude et peut-être d’une autre époque.
Marine de Soos a passé une partie de son enfance sur le continent africain. Les souvenirs qu’elle en a rapportés se superposent aujourd’hui à d’autres images pour nourrir son imaginaire d’images composites. Cet ailleurs que l’artiste nous donne à voir pourrait bien être une Arcadie sans géographie ni temporalité précise, où la vie s’écoulerait à un rythme davantage en harmonie avec la nature.
Ce qui interpelle dans ces figures, c’est en effet leur sérénité, que souligne encore leur présence dans l’espace public : indifférentes à la frénésie de la vie urbaine, les sculptures de Marine de Soos invitent à ralentir le pas. Dans leur dignité et leur sobriété, dans l’expression apaisée de leur visage, elles trouvent un écho en chacun de nous : au-delà de leurs différences, elles nous parlent de l’universalité des sentiments et des émotions, de la force et de la fragilité de notre condition, et de la joie simple d’être vivant.
Avec poésie et délicatesse, Marine de Soos offre en partage la grâce d’un instant de vie et d’un moment de création : « Je n’arrive à travailler que lorsque je suis dans l’émotion. Ce qui m’inspire, c’est tout ce que je peux voir dans la vie qui m’émeut : ça va être le geste d’une main, la position d’un pied ou une tête inclinée… Dans cette gestuelle et dans ces images, il y a la dynamique, la joie et tout le panel des sentiments. »
