La Fondation Antonio Pérez, à Cuenca (Espagne), accueille jusqu’au 2 juin prochain ‘Paisajes sin tiempo’, une exposition de Calo Carratalá qui présente près de 200 œuvres en lien avec les voyages de l’artiste en Tanzanie et au Sénégal.
Manyara Lake No. 4. Acrylique sur toile de vinyle imprimée, 2022
Todo avanza hacia su final V. Huile sur toile, 2021.
Gauche: carnet de croquis. Droite: série Baobab.
Six années et près de 6000 kilomètres séparent les deux voyages effectués par Calo Carratalá en Afrique, le premier en Tanzanie, en 2017 et le second au Sénégal en 2023. Les 200 œuvres que l’on découvre sur le parcours de l’exposition ‘Paisajes sin tiempo’ sont le témoignage de ces immersions du peintre espagnol dans les paysages du continent. Carnets de voyage, dessins, peintures grand format… Certaines de ces œuvres ont été produites au cours même de ses itinérances, d’autres bien plus tard, dans le cadre familier de son atelier près de Valence.
Cette production, qui investit différents supports et différentes techniques en fonction du temps et du lieu de la création, illustre la façon dont l’artiste travaille sur chacun de ses projets : « Lors de mes voyages, qui durent environ un mois, je pars avec mon carnet, mes aquarelles, mes crayons, mon carnet de croquis A4, je prends des notes et, en même temps, je prends des photos de tout ce que je dessine. Une fois le voyage terminé, je conserve le matériel pendant plusieurs mois jusqu’à ce que je recommence à travailler avec. Ce sont des souvenirs d’espaces que j’ai vus, d’espaces que j’ai vécus et que je recrée ensuite ».
L’exposition dans cet ancien couvent de Carmélites est justement rythmée par le passage d’une technique à une autre, d’un motif à un autre. En parcourant les salles, le visiteur passe d’un tableau de six mètres sur deux à un autre de 20 centimètres sur 30, d’un dessin sur carton où le noir prédomine à une huile sur toile tout en tons de bleus.
Paisajes sin tiempo | Antonio Pérez Foundation, Centro de Arte Contemporáneo, Cuenca, Espagne. Vue de l’exposition.
Paisajes sin tiempo | Antonio Pérez Foundation, Centro de Arte Contemporáneo, Cuenca, Espagne. Vue de l’exposition.
Paisajes sin tiempo | Antonio Pérez Foundation, Centro de Arte Contemporáneo, Cuenca, Espagne. Vue de l’exposition.
Pour l’artiste, « Chaque voyage a une couleur ». Comme le note Francesc Xavier Llopis Bauset, qui signe la préface du catalogue de l’exposition : « Avant l’Afrique, sa palette de couleurs a voyagé jusqu’à la forêt amazonienne. C’est là qu’il commence à saisir sur ses toiles les verts denses qui contrastent avec les blancs qu’il avait jusqu’alors explorés dans les paysages enneigés, tant dans les Pyrénées et les Alpes que dans les régions nordiques de Norvège. »
L’œuvre de Calo Carratalá se lit comme un voyage dans le paysage qui a commencé dans son environnement immédiat, près sa ville natale de Torrent, et explore depuis d’autres continents. Héritier de la tradition paysagère, l’artiste nous donne à voir des espaces apparemment vierges, loin de l’agitation touristique ou urbaine. Ses figures humaines ont souvent une présence anecdotique. Elles donnent leur échelle aux paysages dans lesquels elles évoluent : silhouettes fragiles face à la puissance d’une nature qui semble prête à les engloutir.
Paisajes sin tiempo | Antonio Pérez Foundation, Centro de Arte Contemporáneo, Cuenca, Espagne. Vue de l’exposition.
Paisajes sin tiempo | Antonio Pérez Foundation, Centro de Arte Contemporáneo, Cuenca, Espagne. Vue de l’exposition.
Paisajes sin tiempo | Calo Carratalá
Jusqu’au 2 juin 2024
Antonio Pérez Foundation | Centro de Arte Contemporáneo | Cuenca, Espagne
Au sujet de l’artiste :
Calo Carratalá (1959) a étudié à la faculté des beaux-arts San Carlos de Valence et a bénéficié d’une bourse de l’Académie espagnole à Rome (2000-2001) et du Kunstnarhuset Messe en Norvège (2011). Ses œuvres figurent dans d’importantes collections institutionnelles espagnoles, telles que la Fundación Cultural Mafre Vida, à Madrid, la Fundación Bancaixa, à Valence, ou l’Academia de España, à Rome, ainsi que dans de nombreuses collections privées.
