Sculpture & art public : Yann Guillon crée la danseuse d’une boite à musique itinérante

Le sculpteur Yann Guillon, représenté par Artistics, a été sollicité pour donner corps à Lucia, la danseuse au cœur d’un projet artistique singulier, multimédia et interactif, conçu pour voyager dans l’espace public.

Lucia, 2023 ©SNAPePHOTO Inc.

C’est une commande singulière qu’a reçu Yann Guillon en début d’année. Singulière et hors norme : créer la sculpture d’une danseuse destinée à s’intégrer dans un projet multimedia sous la forme d’une boite à musique monumentale. L’artiste s’est investi pendant six mois dans ce projet titanesque qui l’a conduit jusqu’à Montréal où il a procédé en plein cœur de l’été à l’assemblage final et à la patine de l’œuvre.

Ce n’est pas, loin s’en faut, la première de ses sculptures à traverser l’Atlantique : cet explorateur infatigable de la figure humaine, aussi doué pour saisir la tension d’un corps en plein effort que celle d’un corps entravé (son Grand esclave a été exposé en 2022 au musée afro-américain de Dallas dans le cadre de l’exposition “Yanga: Path to Freedom In The Americas”) a su séduire de nombreux collectionneurs d’art contemporain bien au-delà des frontières européennes.

Les athlètes et les danseurs sont un sujet récurrent dans son œuvre sculpturale et témoignent de sa fascination pour le mouvement. Ou plutôt pour cette quête impossible : figer dans la pierre, le bronze ou tout autre matériau l’énergie insaisissable du vivant en mouvement. Pour autant, cette commande a présenté plusieurs défis, et pas seulement en lien avec les amplitudes thermiques de l’été breton (Yann Guillon vit et travaille dans le Morbihan) qui a considérablement compliqué le travail de maquette en terre à modeler (en raison des temps de séchage).

Car si l’artiste avait déjà abordé ce sujet à grande échelle, avec par exemple son Grand Danseur IV (2006), la création de la statue en résine d’une danseuse de cette taille (près de 2,40m de hauteur totale), comprenant l’intégralité du corps et portant un tutu, a exigé de l’artiste qu’il aborde ce projet comme une totale nouveauté. Avec un enjeu de taille : créer une sculpture qui évoque immédiatement les danseuses des boites à musique et qui, en même temps, donne l’illusion de la vie et du mouvement.

Lucia (c’est son nom) devait être l’incarnation de l’héroïne d’un conte imaginé par deux acteurs culturels québécois : l’artiste Anne Lagacé et le studio de création Mirari. L’histoire de cette ballerine de Ravenne, en Italie, est le premier opus d’une collection de récits enchantés, rassemblés sous le nom « In bocca al Lupo », qui prennent la forme d’installations artistiques, multimédia et interactives, créées pour l’espace public.

Lucia fait converger plusieurs domaines de création : la musique, le film d’animation, l’art de la lumière et la sculpture. Il s’agit par conséquent d’une œuvre collective à laquelle ont participé plusieurs artistes : la sculpture de Yann Guillon trône au sommet d’une boîte à musique fabriqué par Michael Jacques et Eric Bernnier de Jackworld. Les parois de cette boite abritent deux écrans qui diffusent un court-métrage d’animation illustrant le conte Lucia. Cette création est l’œuvre de l’artiste et réalisatrice Fanie Thuot, en collaboration avec la maison d’édition québécoise La Pastèque. Enfin, la musique qui accompagne le conte a été composée par Maxime Goulet ; elle est interprétée par l’Orchestre symphonique de Montréal, dirigée par Dina Gilbert.

Ces différentes composantes interagissent pour créer une expérience que les spectateurs renouvellent chaque fois qu’ils activent les manivelles de la boîte à musique. Cette action donne proprement vie à l’installation : Lucia se met à tourner au sommet de son piédestal et les six lampadaires accompagnent son mouvement par des animations lumineuses. La musique se déploie au travers de trois compositions originales, modulées en quatre niveaux d’intensité : une seule manivelle crée une atmosphère sonore intimiste qui évolue pour atteindre son apogée lorsque les quatre manivelles sont actionnées simultanément.

L’originalité du projet In Bocca al Lupo est de conjuguer différentes formes de création (sculpturale, musicale, cinématographique) pour inventer un nouveau format narratif capable de toucher un public au-delà des murs des institutions culturelles.

Avec son format itinérant, Lucia apporte magie et poésie au cœur des villes. Actuellement visible sur le parterre du Quartier des spectacles de Montréal, elle voyagera dans les prochaines semaines dans deux autres villes du Québec (St-Hyacinthe, Mont-Tremblant). Pour suivre sa programmation, consultez le site In Bocca al Lupo.

inboccaallupo.art/lucia

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