La sculpture « Winston » de Cécile Raynal inaugurée à Cap d’Ail

« Winston », une sculpture en bronze de notre artiste Cécile Raynal, a été inaugurée le 1er Octobre à Cap d’Ail en présence du Prince Albert II de Monaco. Installée dans la villa Capponcina, où Churchill venait peindre dans les années après-guerre, elle commémore le lien entre l’homme illustre et la ville de la Côte d’Azur. Découvrez la naissance et la création de « Winston » dans notre article.

Winston Churchill, peintre à Cap d’Ail 

C’est au travers de son amitié avec Lord Beaverbrook, homme d’affaires, éditeur et ancien ministre au sein de son gouvernement de guerre, que Winston Churchill découvre la ville de Cap d’Ail. Lord Beaverbrook avait acheté à Cap d’Ail la villa Capponcina, une villa de style néoprovençal construite dans les années 1920 pour le grand couturier et parfumeur Edward Molyneux. Dans les années d’après-guerre, Winston Churchill y séjourne à plusieurs reprises lors de ses vacances. Là, inspiré par les paysages et la tranquillité du lieu, il s’adonne avec passion à la peinture et rédige ses mémoires. En 1952, la municipalité de Cap-d’Ail lui confère par décret du Ministre de l’Intérieur le titre de maire honoraire de la ville, « en hommage au grand ami de la France et de la commune ».

La production et l’installation dans la villa d’une sculpture en bronze de Churchill commémore le 70e anniversaire de l’attribution de ce titre, marquant ainsi la mémoire de ce lien si particulier entre la ville et l’homme illustre. Le maire actuel Xavier Beck connaissait le travail de la sculptrice française Cécile Raynal car elle avait déjà exposé en 2011 et 2016 au Château des Terrasses, une villa Belle époque située non loin de Cap d’Ail. Après avoir vu son portrait en bronze de Pierre Rolinet, ancien résistant et déporté de la Seconde Guerre mondiale, il décide de la contacter pour la sculpture de Churchill.

Le travail sur le personnage historique 

Pour l’artiste ce projet représente un vrai défi, d’abord par le temps très restreint qui lui est imparti : deux mois seulement pour livrer la sculpture en terre à la fonderie. Les contraintes sont également de type iconographique, car le commanditaire souhaite une sculpture de Churchill debout portant un chapeau classique (pour des soucis de reconnaissabilité), alors qu’il peignait plutôt assis avec un grand chapeau en paille.

Jusque-là, Cécile Raynal n’avait réalisé qu’un seul portrait d’une personnalité disparue : celui d’Olympe de Gouges. Il s’agissait d’un portrait davantage littéraire qu’historique du fait notamment du peu de représentations disponibles de l’autrice. Winston Churchill, quant à lui, a été largement représenté : par des photos, des vidéos, des portraits, des statues, etc. La première question que l’artiste se pose est donc : comment faire un portrait de l’homme Churchill, de l’homme qui pense et qui peint, et pas du politicien ou du héros ?

Comme souvent dans son processus de création, Cécile Raynal commence avec un travail d’immersion dans la vie et le monde du personnage : elle lit les biographies de Churchill, les discours qu’il a donnés, la correspondance avec sa femme, une partie de son journal sur la guerre. Elle regarde également les photos de lui enfant et jeune homme, les images d’archive de la guerre et, bien sûr, ses peintures.

Plusieurs identités, une seule sculpture

L’ambition de l’artiste est celle de transférer dans le portrait sculpté les multiples identités et traits de personnalité du politicien : son humour, son intelligence, mais également sa dureté et une certaine angoisse. Pour ce faire, Cécile Raynal essaie de reproduire la situation d’une rencontre fictive avec Churchill, dans laquelle elle dialogue avec ses différentes vies et voix. La sculpture qui ressort de cette rencontre est imprégnée de l’ambivalence des ressentis de l’artiste par rapport au personnage historique : conservateur et aristocrate d’une part mais également sauveur de l’Europe grâce à sa force et son courage. Le Churchill de Cécile Raynal est vétu en homme politique avec, par-dessus, une veste de peintre et des pinceaux dans la poche. Il a aussi un cigare, et une canne qui prolonge son bras.

« Comme pour chaque portrait, chaque rencontre, la qualité de la sculpture en cours tient à la porosité de mes mains, leur disponibilité à percevoir celui qui, en l’occurrence, est disparu, figé dans des images et omniprésent. Se laisser presque absorber par les différents Winston, aux vies multiples dont l’histoire changeait l’Histoire. […] Il existait aussi un Winston peintre, écrivain, solitaire et enclin à de vastes épisodes dépressifs, apte à la contemplation et à la création. Au fond j’ai l’impression que c’est surtout avec cet homme-là que je fais dialoguer la terre. »

Le processus de création, de la terre au bronze

Les représentations de Churchill à différents âges et en différentes positions aident la sculptrice contemporaine à trouver sa façon de bouger, mais un autre élément essentiel pour construire le portrait est l’utilisation de modèles qui viennent poser pour l’artiste. En particulier, un ami à la corpulence similaire à celle du politicien anglais lui fournit les bons repères anatomiques pour les masses et les volumes. Le travail se décline en plusieurs phases : d’abord des esquisses, puis des sculptures en terre à échelle réduite. Selon l’artiste, les petits formats servent à « commencer à écrire les termes de cette relation qui s’annonce risquée avec un homme qui n’existe plus ».

Ensuite, l’artiste passe au travail sur la sculpture en argile en grand format. Une fois terminée, elle est cuite en quatre parties séparées, puis elle est assemblée après cuisson. La sculpture finale est livrée à la fonderie qui crée le moule et le modèle en cire, perfectionné par l’artiste. A travers le procédé de moulage à la cire perdue, la sculpture finale en bronze est coulée, prête pour les dernières phases : la ciselure, réalisée par Cécile Raynal, et la patine, réalisée par la fonderie sous ses directives.

La sculpture en bronze « Winston » est inaugurée le 1er octobre 2022 à Cap d’Ail, en présence du Prince Albert II de Monaco et de Monsieur Kirill Minovalov, mécène de l’œuvre. Elle est installée dans le jardin de la villa Capponcina, en surplomb du sentier du littoral. « Winston sera debout face à l’horizon qu’il aimait tant, surplombant le chemin des douaniers, entre les bleus du ciel, de la mer et les promeneurs. Pinceaux dans la poche… » Cécile Raynal

Photos : Bernard Hébert (sauf la prémière et la dernière)

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