Eve est une œuvre de l’artiste belge Julien Delagrange issue d’une série inspirée par le travail de Pina Bausch.

Pina Bausch (1940 – 2009) est une danseuse et chorégraphe allemande, considérée comme l'une des principales figures de la danse contemporaine. En 1975, elle chorégraphie Le Sacre du Printemps, un ballet composé par Igor Stravinsky mettant en scène un rite païen dans lequel une jeune vierge danse jusqu’à la mort, sacrifiée au dieu du Printemps. L’artiste a été profondément touché par cette chorégraphie, définissant cette expérience comme sublime et pas totalement compréhensible : « Je me suis senti connecté à leurs mouvements primitifs, intrigué par la signification sous-jacente et par les analogies possibles pour l'interprétation, humilié par la puissance et la force pure. » Il décide alors de rendre hommage à cette performance avec une série d’œuvres d’art. Il collecte toutes les images qu’il trouve en lien avec le spectacle afin de construire une archive visuelle de poses et de figures, dont il se sert ensuite pour construire ses compositions.

Pour composer cette œuvre, l’artiste découpe une figure de la chorégraphie du Sacre du Printemps de Pina Bausch. La pose et l'éclairage font référence à la représentation d'Eve dans l'histoire de l'art, d'où le titre de l'œuvre. Dans cette série, l'artiste examine des thèmes universels tels que l'homme universel, le sordide du péché, le syncrétisme entre les rites primitifs et l'iconographie chrétienne et sa relation avec l'histoire de l'art et le décorum visuel.

Le fusain est particulièrement apprécié par l’artiste pour sa simplicité : avec une seule couleur, il est possible d’obtenir une myriade de tonalités différentes. Julien Delagrange compose ses œuvres en rajoutant de fines couches de poussière de charbon travaillées avec un large pinceau doux, et en enlevant la matière avec une gomme afin de créer les lumières. Regardés des près, les tableaux montrent tous les détails de tonalités et de formes. De loin, l’image est presque photoréaliste. Ce que Julien Delagrange apprécie le plus du fusain est toutefois la connexion qui se crée entre la matière première, le charbon, et le thème principal de son œuvre, la nature primitive de l’être humain.

Les peintures à l’huile et les dessins au fusain de l’artiste belge Julien Delagrange explorent la condition et l’expérience humaine d'un point de vue universel, contemporain et anthropologique. Son langage purement figuratif s’adapte aux concepts qu’il souhaite examiner dans ses œuvres : la métaphysique, l'existentialisme, le (post-)postmodernisme, la spiritualité, le syncrétisme. Son travail intellectuel de critique d’art et sa pratique artistique de peintre sont entrelacés, l’un influence et nourrit l’autre.

L’œuvre est encadrée sous verre avec un cadre en aluminium noir. Dimensions de l’œuvre encadrée : 42 H x 32 L x 2 P cm.