Oliver Ashworth-Martin

Les sculptures abstraites et les dessins de l’artiste contemporain Oliver Ashworth-Martin célèbrent les profondeurs cachées de la nature. Ses œuvres reflètent les structures familières — mais aussi inconnues — de la végétation, principalement, australienne. Grâce à des jeux de contrastes saisissants entre l’organique et l’inorganique, elles en révèlent la matérialité des formes et des textures, mais aussi l’harmonie mathématique et géométrique sous-jacente.

De l’Angleterre à l’Australie : itinéraire d’un sculpteur contemporain

Né en 1986, Oliver Ashworth-Martin nait et grandit dans les Cotswolds, une région du sud-ouest de l’Angleterre. Passionné par l’art dès son enfance, il obtient en 2008 le diplôme de la Cardiff School of Art and Design (Royaume-Uni). Entre 2008 et 2014, il travaille en tant que responsable de la production du studio londonien de Tom Price, sculpteur contemporain.
À présent, Oliver Ashworth-Martin vit et travaille à Melbourne en Australie. Ce départ marque un tournant majeur dans sa carrière artistique : « J’ai été frappé par l’intensité des couleurs, la richesse des vastes buissons d’eucalyptus et la variété des formes et des textures, si différentes de celles de mon pays d’origine. » L’exploration de la nature, des paysages et de la botanique de cette île gigantesque imprègne profondément ses œuvres actuelles.
Le travail d’Oliver Ashworth-Martin a été présenté dans diverses expositions organisées par des galeries et il a aussi été récompensé par différents prix. En 2019, l’artiste est ainsi lauréat du « Judges Prize Award », From Nature, à Gasworks Arts Park et, en 2018, du « Highly Commended Award » au Scenic World Sculpture Prize.

Une fascination pour l’interface entre la science et l’art

Outre l’art, la passion pour la nature d’Oliver Ashworth-Martin l’habite depuis son plus jeune âge. Son travail plastique actuel en est un écho. Par exemple l’artiste choisit des éléments naturels, souvent issus de la flore australienne, qu’il représente ou qu’il utilise afin de réaliser ses œuvres. Les météorites — sujet de la série « Achondrites » — est une autre facette de cet intérêt.
Le sculpteur contemporain explique ainsi sa démarche : « En tant qu’artiste, je m’intéresse aux zones grises, aux franges entre la science et l’art, en particulier aux fractales — objets géométriques « infiniment morcelés » — et aux mathématiques dans la nature. L’artiste et le scientifique s’efforcent tous deux de voir le monde d’une manière nouvelle et de communiquer cette vision aux autres. Si nous y parvenons, nous aurons guidé les autres sur la voie de l’émerveillement et de la stupéfaction. »

L’expérimentation, source des sculptures abstraites d’Oliver Ashworth-Martin

Au commencement des sculptures abstraites et des dessins d’Oliver Ashworth-Martin se trouvent souvent des parties de plantes de la nature luxuriante australienne, comme les cosses. Le sculpteur contemporain souligne : « Non seulement, elles abritent et protègent des multitudes de nouvelles vies, mais elles deviennent des symboles totémiques du renouvellement et de la croissance continus de la nature. Notre monde naturel est un flux infini de vie qui prend forme ; se déplace à travers la matière et la quitte. »
Le processus d’agrandissement, d’abstraction ou encore la juxtaposition de l’organique et de l’inorganique sont au cœur de son travail. Oliver Ashworth-Martin utilise différents procédés pour arriver à ce résultat. Par exemple, avec la série « Traces », il place des cosses de végétaux dans du béton avant de les brûler. Il mentionne : « Comme la nature elle-même a le pouvoir de sculpter violemment notre paysage, je souhaite moi aussi utiliser le feu comme outil dans ma pratique sculpturale. ». Ce procédé laisse apparaitre des empreintes fantomatiques, ainsi que des dépôts de carbone et de résine brûlée. Les cavités instantanément créées dans la matière contrastent avec le béton hautement poli.

Les cosses de plantes sont également utilisées pour réaliser les sculptures de la série « Achondrites ». Oliver Ashworth-Martin verse des métaux en fusion sur les enveloppes végétales et les transforme en carbone pur. Les cosses sont enfermées dans une matrice de métal solide, qui est ensuite découpée.

Le dessin, comme exploration des mystères du monde végétal

Oliver Ashworth-Martin utilise la technique du fusain et du pastel dans des compositions graphiques méticuleuses. Il reproduit des motifs végétaux avec un véritable souci de la précision botanique, tout en proposant des représentations augmentées. Ici encore, les gousses de plantes de la végétation australienne (eucalyptus, banksia) l’inspirent. Il offre un zoom intriguant sur les détails de ces enveloppes organiques. L’artiste contemporain explore ainsi l’équilibre et la symétrie des motifs du monde végétal de manière graphique.