Urban wallpapers
Silent forms
Concrete forms
Golden Scaffolding
Biographie
Les photographies d’architecture de Bruno Fontana explorent la représentation du paysage et la manière dont l’homme l’a façonné, et le façonne toujours. Ses oeuvres permettent de décrypter le quotidien, de chasser nos idées reçues et de mieux appréhender le récit contemporain qui se déroule sous nos yeux.
Bruno Fontana, un photographe entomologiste du quotidien
Une interrogation de l’environnement urbain
Bruno Fontana, photographe contemporain, examine la représentation du paysage, notamment urbain : « J’essaye de pointer du doigt ces choses qu’on ne voit plus et qui m’attirent l’œil. » Il s’agit de logements, de constructions, ou encore d’installations qui viennent témoigner des formes d’appropriation du territoire.
Dans la série Silents forms, Fontana attire l’attention sur les silos à grain, éléments omniprésents et immuables du paysage rural français. Il appréhende ces lieux de stockage comme autant de témoins muets de la permanence de l’identité rurale. Le photographe explique ainsi cette exploration des campagnes françaises : « Je m’intéresse au territoire sous l’angle de la notion d’un patrimoine méconnu. C’est dans l’optique d’un travail de mémoire que je travaille. »
Un travail photographique à la limite du documentaire
Bruno Fontana s’appuie sur une méthodologie rigoureuse, empreinte d’une analyse sociologique, voire scientifique, pour explorer l’environnement urbain et les paysages. Dans la série Typologie, l’artiste dresse un vaste inventaire de maisons individuelles, de caravanes ou encore de salles de classe. À travers ce travail à la limite du documentaire, le photographe inventorie les ressemblances et les trames collectives. Il décortique ainsi avec patience et acharnement le fonctionnement de la société contemporaine et se questionne sur des notions telles que l’uniformisation, la culture de masse.
Une invitation à l’observation du quotidien
Chaque photographie de Fontana est une invitation à scruter différemment le quotidien, à contempler avec soin les formes et les bâtiments qui nous entourent. L’artiste pousse ainsi le spectateur à s’interroger sur la question de la différence et de la similitude, de la perception du réel et de l’irréel. Si les clichés du photographe contemporain sont dénués de présence humaine, ils sont autant de reflets de la société.
Bruno Dubreuil, enseignant et critique d’art, résume ainsi la démarche des photographies d’architecture de Bruno Fontana :« Entomologiste du quotidien, Bruno examine en détail nos cadres de vie, collecte et rassemble des formes et des images épinglées et présentées en planches. »
Pratiquer une approche artisanale
Le goût de l’expérimentation
La pratique de Bruno Fontana se rapproche de la photographie plasticienne. Il se saisit ainsi d’une multitude de techniques : impression sur métal, verre, béton… L’artiste précise : « Je reste ouvert à toutes les pratiques dès lors qu’elles nourrissent mon propos artistique. »
Dans la série Concrete Forms, l’artiste extrait des formes industrielles brutes — bloc, domino ou encore escalier — de leur contexte d’origine et les élève au rang de sculptures grâce à une technique d’impression non reproductible qui date de la seconde moitié du XIXe siècle. Bruno Fontana note : « cela fait des formes assez surprenantes sur une page blanche, un écrin qui les rend précieuses ».
Avec la série Inscape typology, hommage à l’inventeur des wagons-lits George Pullman (1831-1897), le photographe utilise le tirage cyanotype, procédé photographique monochrome négatif ancien, par le biais duquel il obtient un tirage photographique bleu de Prusse ou bleu cyan.
Une approche artisanale de la photographie, l’exemple d’Urban Wallpapers
Bruno Fontana revendique une approche artisanale dans le processus de fabrication de ces photographies. Cette revendication se révèle déjà dans ses choix de tirage et son goût pour tester de nouvelles manières de procéder. Cette dimension se révèle également en amont du processus, lors du repérage des paysages et de la prise de vue.
La série Urban Wallpapers a par exemple exigé du temps, de la patience. En 2009, Fontana a eu accès à 140 appartements d’un immeuble vidé de ses habitants avant sa destruction. Pendant 5 jours, il a arpenté le lieu et s’est penché sur les bribes ordinaires du passage des anciens locataires ou propriétaires. Ce moment suspendu de plusieurs jours était nécessaire à son processus créatif.
« Façonner son regard seul, cela prend quatre fois plus de temps » : le parcours d’un autodidacte
Une passion pour la photographie et l’architecture
Né en 1977, Bruno Fontana a passé son enfance près de Paris, où il vit et travaille toujours. Il l’avoue, il se sent plus à l’aise dans une forêt de béton que d’arbres. Il développe très tôt un vif intérêt pour l’architecture. Ayant grandi en Seine-Saint-Denis, le photographe contemporain a progressivement porté un regard sur les grands ensembles, scrutés en tant en qu’unité d’habitation. Ces observations et cette curiosité imprègnent toujours son travail. Fontana se passionne également pour la photographie contemporaine et effectue ses premiers pas dans un photo club à l’âge de 20 ans. Il ne s’arrêtera plus de s’adonner à cette pratique.
L’École de Düsseldorf
Sa passion pour la photographie s’est aussi nourrie de l’influence de grandes figures de la photographie, notamment celles de l’École de Düsseldorf, initiée par Bernd (1931-2007) et Hilla Becher (1934-2015) à la Kunstakademie de Düsseldorf dans les années 1970. Ce duo s’est focalisé sur les photographies en noir et blanc des paysages industriels allemands et a fortement influencé la génération suivante, dont Andreas Gursky (né en 1955). Fontana s’inscrit dans cette tradition et rend hommage à l’École de Düsseldorf tout en proposant des variations et une vision singulières.
Expositions et distinctions
Le photographe contemporain a obtenu différentes distinctions pour son travail, dont le prix SFR Jeunes Talents aux Rencontres d’Arles (2013), ainsi que le Moscow International Photo Award (2015). Ses oeuvres ont été récemment exposées, entre autres, au Musée des Beaux-Arts de Carcassonne (2019), lors des Rencontres d’Arles (2017) ou encore au Shenyang Festival of Industrial Photography (2016).
CV
Expositions
2022 : « Carte Blanche », Roche-Bobois, Paris (France)
2021 : « Variation paysagères », Galerie Laurent & Laurent, Nice (France)
2020 : « Silent forms », Kyoto (Japon)
2019 : « Une collection d’Art contemporain », Musée des Beaux-Arts de Carcassone, Carcassonne (France)
2019 : « Formes construites », Galerie des Petits Carreaux, Paris (France)
2018 – Salon Approche, Galerie des Petits Carreaux, Paris (France)
2018 : « S’approprier le réel », Galerie Bacqueville, Lille (France)
2017 : Les Rencontres d’Arles, Arles (France)
2017 : « Extrait », Résidence 87, Paris (France)
2016 : « L’objet photographique », Galerie IMMIX, Paris (France)
2016 : « L’échelle de la représentation », Galerie IMMIX (Paris)
2016 – Shenyang Festival of Industrial Photography, Shenyang (Chine)
2016 : « Unseen seascapes », Galerie des Petits Carreaux, Paris (France)
2016 : Solo Show, Macadam Gallery, Bruxelles (Belgique)
2015 : YIA Art Fair, Paris (France)
2015 : « Typologies », Galerie Rivière Faiveley, Paris (France)
2015 : « Home », MEP (Maison Européenne de la Photographie), Lille (France)
2015 : « Constructions », Galerie des Petits Carreaux, Paris (France)
2015 : Off Course Art Fair, Bruxelles (Belgique)
2015 : « Urbanité, ou la trace de l’Homme », Macadam Gallery, Bruxelles (Belgique)
2015 : Art Paris Art Fair, Grand Palais, Paris (France)
2014 : Slick Attitude Art Fair, Paris (France)
2014 : « The Colours of Architecture », Galerie La Chambre, Strasbourg (France)
2014 : « (Re)Shaping Landscapes », Galerie Rivière Faiveley, Paris (France)
2014 : « Urban WallPapers », Galerie Rivière Faiveley, Paris (France)
2013 : La Nuit de l’année, Rencontres d’Arles, Salon de Giraud, Arles (France)
2013 : Les Rencontres d’Arles, Prix SFR Jeunes Talents, Arles (France)
2013 : « Urban WallPapers », Gare Saint Sauveur, Lille (France)
Distinctions et résidences
Prix
2017 : Lauréat du prix photo, Galerie Cédric Bacqueville, Lille (France)
2016 : Lauréat du prix du Festival MAP, Toulouse (France)
2015 : , Mention spéciale pour « Typologies », Moscow International Foto Awards, Moscou (Russie)
2014 : Sélection ARPIA ( Association de recherche et production d’images en anthropologie et art)
2014 : Lauréat du prix Lens’art Photographic
2014 – Sélection Archifoto « The Colours of Architecture »
2013 : Lauréat SFR Jeunes Talents
Publications
2019 : Fisheye Magazine
2018 : Apologie Magazine
2017 : Les Rencontres Arles Photographie, Actes sud
2016 : Aesthetica Art Prize Anthology 2016, Future Now
2015 : Archistorm Magazine, Portfolio
2013 : Les Rencontres Arles Photographie, Actes sud
2013 : Shot magazine, portfolio SFR Jeunes Talents, Arles
2013 : Images Magazine, Portfolio « Urban WallPapers »