Ce portrait est celui d’une femme dont le corps nu est immortalisé allonger et languissant. La position de la figure n’est pas sans rappeler la tradition picturale des modèles nus dans laquelle se sont inscrit notamment Titien ou encore Manet. Le titre de l’œuvre suggère un état sentimental de la femme représentée extrêmement triste. 

La pierre noire caractérise le travail de Guy Oberson depuis les débuts. Il s’agit d’un outil de dessin comparable au fusain dont les noirs sont encore plus mats et profonds, et qui demande une maitrise irréprochable car irréversible. Ces dessins sont toujours figuratifs, représentant des paysages ou des portraits. L’artiste travaille d’après modèle ou souvent à partir d’une photographie, qui peut être celle du modèle, celle d’un photographe connu ou encore une image empruntée aux médias.

Guy Oberson estompe la pierre noire dans une myriade de stries verticales qui troublent la perception du sujet et rendent la lecture de l’œuvre moins immédiate. Le sujet est ainsi déréalisé, il perd en densité mais il gagne en intensité expressive. L’artiste dessine à travers l’accumulation de traits ; c’est pour cela que les sujets émergent lorsqu’ils sont regardés à distance et, lorsque l’observateur s’approche, ils commencent à se dématérialiser.