
Dans sa sculpture contemporaine, l’artiste française Martine Demal explore les différentes possibilités du bronze, le matériau qu’elle a choisi pour ses œuvres, en le poussant jusqu’à la limite de son potentiel.
De la figuration à l’abstraction à travers le rythme
Martine Demal est une artiste française qui vit et travaille en région parisienne. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts en 1970, elle sculpte depuis plus de 35 ans. Le point de départ de son activité sculpturale a été une rencontre avec Louis Derbré, un sculpteur reconnu qui, impressionné par ses échanges autour de son travail, lui a proposé de devenir son élève. Elle ressent toutefois la nécessité de trouver sa propre voie, sa propre écriture, de façon indépendante, et préfère retrouver l’atmosphère des ateliers de modèle vivant qu’elle avait déjà fréquentés lors de ses années “Beaux-Arts”.
Pour elle c’est le corps humain qui est la base de tout en sculpture : « dans un corps humain vous avez un paysage, un tableau, un volume, vous avez tout. ». Peu à peu, le corps humain commence à être de plus en plus stylisé, l’artiste ne gardant que les éléments essentiels. Ce processus guide le passage de la figuration à l’abstraction, bien que dans son œuvre les deux restent présentes et intrinsèquement liées.
Demal souligne l’importance du rythme dans son travail, c’est-à-dire le jeu entre lumières, ombres et vibrations. Sa série la plus récente, Signes et Écritures, rejoint la pensée d’Amélie Nothomb pour qui « L’écriture commence là où s’arrête la parole, et c’est un grand mystère que ce passage de l’indicible au dicible » (Hygiène de l’assassin).
Relever le défi sculptural grâce au travail du bronze
Pour Demal, la sculpture est un défi constant ; elle ne se définit pas seulement sculpteur, mais aussi chercheur. La recherche est la vraie source de sa motivation et de sa détermination. L’artiste a expérimenté dans sa carrière de nombreux matériaux,la finalité étant toujours la réalisation de ses sculptures en bronze.
L’artiste a travaillé aussi bien sur l’horizontalité que sur la verticalité dans ses projets. Son dernier défi étant une recherche d’équilibre de formes et de volumes presque fragiles, grâce à la possibilité que lui donne le bronze malgré son poids et sa densité. Ces sculptures en bronze, qui demandent un long et exigeant travail de réflexion et de réalisation, n’ont plus de secrets pour l’artiste qui explore les potentiels de ce matériau jusqu’à ses limites.
La force des sculptures et leur relation avec le public
Demal aspire à créer de sculptures qui sont denses et légères à la fois ; des sculptures qui combinent puissance et force, utilisant la magie du travail ancestral du bronze avec l'élégance des formes et des volumes. La 'force'de sa sculpture se traduit aussi dans la relation que celle-ci instaure avec son public. Demal souhaite que ses œuvres aient un impact sur l’observateur, et qu’il puisse s’approprier la sculpture avec sa propre lecture.
La sculptrice contemporaine a exposé dans des galeries, foires et salons en France et à l’international. Ses sculptures lui ont valu plusieurs prix dont celui de la fondation « Pierre Gianadda », attribué par l’Académie des Beaux-Arts – Institut de France pour l’ensemble de son œuvre.
« Martine Demal interroge la matière pour éveiller la vie secrète, les énergies en puissance. Ancrées dans le sol, ses sculptures se dressent dans le ciel et aspire à libérer l’esprit de la matière. » Lydia Harambourg, historienne et critique d’art
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