Les sculptures en marbre de Francesca Bernardini, aux formes lisses et arrondies, sont inspirées par l’observation du microcosme naturel. Elles parlent d’histoires personnelles à travers les souvenirs, les émotions et les expériences auxquels l’artiste donne forme dans la matière.
Francesca Bernardini est une sculptrice contemporaine italienne née en 1974 à Carrare, dans la région italienne de la Toscane. La ville est mondialement connue pour ses carrières, desquelles est extrait depuis l’antiquité un marbre de très haute qualité, parmi les plus blancs et purs au monde. Dans le passé, ce matériau noble était utilisé pour la construction de monuments et de statues religieuses. Des maîtres sculpteurs, dont Michel Ange, le privilégiaient pour la réalisation de leurs chefs d’œuvres.
Poussée par l’envie et la nécessité de s’exprimer à travers la matière, Francesca Bernardini étudie à l’école d’art locale et obtient un diplôme en sculpture de l’Académie de Beaux-arts de Carrare en 1999. Elle commence à travailler dans un atelier historique de la ville, où elle apprend avec passion les techniques traditionnelles de sculpture sur marbre. Aujourd’hui, l’artiste utilise une grande variété de marbres de caractéristiques et d’aspect différents : blanc de Carrare, Bardiglio, statuario, noir de Belgique, Marquinia, petit granit, jaune de Sienne, Calacatta.
Au sujet de sa période d’apprentissage et de sa relation avec le marbre, Francesca Bernardini raconte : « Le travail de la pierre m'a tellement appris à la respecter, à respecter le temps de la pierre, et à ne jamais la forcer avec des outils […]. Mon maître avait l'habitude de dire que la vie est un peu comme la surface du marbre : si vous faites toutes les étapes lentement et que vous respectez la pierre, alors à la fin, la pierre vous donnera le résultat que vous voulez. »
L’œuvre de Francesca Bernardini est profondément intime : ses sculptures contemporaines trouvent leur origine dans des souvenirs, des émotions, des désirs, des expériences, des tourments qui prennent forme dans des volumes souvent inspirés du monde naturel. La sculptrice synthétise sa recherche artistique ainsi : « M'inspirant de l'observation du microcosme du monde naturel, mon travail exalte des détails particuliers et déforme les dimensions, mes formes devenant des réceptacles de vie passée ou de métamorphoses intérieures ou émotionnelles. »
Les états d’esprit et émotionnels de l’artiste sont ressentis, vécus et ensuite sculptés. Francesca Bernardini les retranscrit d’abord sur papier à travers des esquisses, puis passe directement au travail du marbre, sauf pour les sculptures monumentales pour lesquelles un petit modèle est créé. Les sculptures aux formes naturelles et arrondies sont infusées de vie et chargées d’énergie. Une énergie que la forme sculpturale compacte retient et comprime, mais qui se libère à travers de petites ouvertures, lacérations ou germinations affleurantes sur la surface lisse de l’œuvre.
Dans sa première série, Nests, Cocoons, Crysalis (Nids, cocons, chrysalides), Francesca Bernardini explorait les thèmes du développement personnel et de la recherche intérieure, mais également de la maison et de la famille. La série From the abyss (Des abysses), inspirée par les souvenirs d’enfance en Sardaigne, en contact avec la mer et ses créatures, rappelle l’importance du respect et de la préservation de la nature. Enfin, la série Connections est une ode au dialogue entre les êtres humains, entre peuples et cultures différents.
« Ainsi, Francesca Bernardini vit et ressent le monde de la sculpture comme un lieu de matière, de forme et d'esprit où il n'y a rien à dire : il n'y a qu'à être, il n'y a qu'à vivre, semblable à un potager contemporain intime, amoureusement gardé à l'intérieur, dans lequel l'artiste cultive l'art de vivre et sculpte la vie des formes. » Filippo Rolla
Depuis le début des années 2000, l’œuvre de Francesca Bernardini a été présentée à l’occasion d’expositions personnelles et collectives dans des institutions et des galeries en Italie et à l’international, notamment en Europe et en Asie. Elle participe également à de nombreux symposiums de sculpture partout dans le monde : Maroc, Turquie, Taiwan, Chili, Iran, Brésil. Lors de ces voyages professionnels, la sculptrice italienne a souvent l’occasion de réaliser des sculptures monumentales.
L’artiste italienne Francesca Bernardini a développé une relation avec le marbre qui relève de l’intime. "Si je le traite bien, il me donne ce que je veux de lui" dit-elle. A la fois journal intime et archive de sa relation au monde, son œuvre nous parle d’introspection et d’...
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