« Winston », une sculpture en bronze de notre artiste Cécile Raynal, a été inaugurée le 1er Octobre à Cap d’Ail en présence du Prince Albert II de Monaco. Installée dans la villa Capponcina, où Churchill venait...
Cécile Raynal est une sculpteur français qui vit et travaille en Normandie, France.
Pendant de nombreuses années, Cécile Raynal mena deux passions en parallèle : la danse et la sculpture. A partir de 2007 elle axe ses recherches sur le portrait, scrutant les visages comme géographies et lieux de mémoire sans fin.
L’argile est la matière de son œuvre. Elle lui donne une grande amplitude de geste, une capacité d’improvisation, une remarquable finesse dans la précision de ses expressions.
La sculpture est chez elle un outil pour explorer le monde, entre documentaire et fiction. Ainsi déplace-t-elle souvent son atelier dans des lieux clos, oubliés ou en marge, qu'elle parcourt et restitue dans la matière argile. La prison, la maison de retraite, l'hôpital, le couvent, le cargo au long cours... Constituent ainsi autant de lieux à partir desquels elle invite celles et ceux qui y vivent à poser pour elle, afin de modeler leurs portraits et figer ces rencontres rares.
La sculpture est chez elle un mode d’exploration du monde et trouve son origine, sa structure dans un registre fortement documentaire. « Issu de rencontres fortuites ou recherchées, mon travail part du portrait sculpté, trace totémique de chacune de ces confrontations, et se construit sur les complicités, les échanges et les correspondances qui en dérivent. Il témoigne des rencontres autant que des lieux où se déroulent ces rencontres. Ces bustes, ces figures, ces portraits imbriquent relation humaine, geste artistique, “métier de vivre" »… De ces face-à-face sculptés naissent des assemblages de portraits noircis et atemporels.
Dans la foule des portraits d’humains viennent parfois se glisser des portraits d’objets ou de bêtes. Ces derniers sont élaborés dans l’atelier, dans un dialogue entretenu avec la mythologie, le conte, la psyché, la mémoire.
Entre chaque résidence, vient s'ancrer le temps indispensable dans l'atelier de Normandie, où les cuissons se déroulent. Cécile Raynal recourt à des grès très chamottés, seuls capables de supporter le choc thermique des cuissons à 1200° et des enfumages qui leur succèdent. Cette dernière étape, inspirée de la méthode du raku japonais, apporte à ses pièces les noirs, les gris et les métallisations qui rendent incertaine l’origine du matériau utilisé. Les supports des œuvres élaborés en bois ou en acier se font la plupart du temps constituants même des sculptures.
Son atelier lui permet de s’éloigner du dehors, pour voyager à l’intérieur de la sculpture, et élaborer d’autres formes, d’autres récits, d’autres mythologies. Dans ce lieu retiré, le travail se commence, se recommence, mûrit, s'enrichit, se trouve et se finalise.
Aborder la sculpture de Cécile Raynal, c’est pénétrer le sens d’une démarche artistique dans laquelle l’art et la vie sont difficilement dissociables.